Centre du Plein Évangile "l'Arche"
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Ponia

 

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Jeunesse

Je n'oublierai jamais la façon dont le Seigneur Jésus s'est révélé à moi. C'était il y a quinze années en arrière, je devais avoir environ dix ans. Si je ne me souviens pas qu'il y ait eu la moindre trace de voix ou de lumière resplendissante comme pour Paul sur le chemin de Damas, mon expérience de la repentance et profonde glorieuse. Je n'étais qu'un petit garçon, très timide certes, mais gentil, docile et paisible, en tout cas je laissais croire. En apparence, en effet, tout le monde m'aurait cru heureux. Un vrai garçon « sage comme une image ». D'ailleurs, mes institutrices à l'école primaire me chouchoutais un peu et aimait à me faire ce compliment-là, j'attirais de la sympathie à cause de mon air pacifique et tranquille, est sans doute aussi de ma petite taille : je ne mesurais guère plus d'un mètre vingt en fin de primaire.

Au fond, personne ne me connaissait aussi bien que moi-même. Très tôt, vers sept ou huit ans déjà, je ressentais une sorte de frustration intérieure, un sentiment de profonde vanité par rapport à la vie. Je n'avais pas le cœur en paix, et mon âme n'était pas dans la joie et l'insouciance de l'enfance puérile. Quelque chose me faisait mal. Je regardais les autres enfants de mon âge et le monde des adultes avec des yeux assombris, réalisant que rien ni personne ne pouvait comprendre mon état, ma profonde désillusion de la vie. Qu'était-ce au juste cette chose indicible qui me tenait à la gorge, m'empêchant de vivre réellement heureux ? 

Je ne pouvais donner de réponse à mes nombreuses questions d'enfants, questions importantes, essentielles, graves, pesantes même... C'est bien des années plus tard seulement que je compris la fuite existentielle et métaphysique dans laquelle mon cœur insatisfait m'avait amené. Qui aurait cru un monde d'enfants teintés de désespoir ? C'était pourtant mon lot. Je ressentais dans mon for intérieur le mal d'être, tout simplement, perdu que j'étais perdu dans l'univers insondable, comme un grain de poussière jeté au hasard dans l'immense océan de l'existence.

Qui suis-je ? D'où est-ce que je viens ? Pourquoi est-ce que j'existe ? Pourquoi ai-je l'impression de ne pas être aimé ?

Toutes ces questions sans réponse raisonnaient dans mon cœur comme un glas funèbre. Seules les larmes, les pleurs et le chagrin furent les témoins de mes heures d'interrogation. Je me rappelle que, dans la nuit, du haut du balcon de l'appartement de mon grand-père, je regardais dehors les étoiles du ciel, et le grand vide devant moi : tout était vide dans ma pauvre petite vie, sans but, sans amour.

Mais il n'y avait pas que ce sentiment de vacuité aiguë. Ma conscience me torturait tel un horrible fardeau intérieur. J'étais loin d'être un garçon modèle, sans reproche. Je mentais, je volais, je me mettais en colère, je frappais mon petit frère par simple irritation, autant d'actions qui me laissaient un sentiment terrible de culpabilité. Je ne peux décrire à quel point je me sentais sale, rempli de pourriture jusqu'à la moelle des os... Vanité et culpabilité, s'en était trop pour le cœur d'un enfant qui ne voulait que vivre, et qui aspirait à la vraie liberté.

Et toi, Dieu ? Existes-tu, toi là-haut que je ne connais pas ? Es-tu quelqu'un d'accessible, de proche sur qui je pourrais compter ? Je ne te connais pas, mais quelque chose en moi m'attire à toi. Mais où es tu, qui es tu ? M'entends-tu seulement ? Ressembles-tu à ce bouddha dont maman m'a parlé ?

Sans le savoir, je criais à Dieu. Il me semblait que ces vérités éternelles, immuables et authentiques auxquelles j'aspirais ne pouvaient se cacher qu'en lui seul.

Quelques années plus tard, vers l'âge de dix ans, je me retrouvais seul dans ma chambre, à Strasbourg. « Par hasard », je tombais sur un livre qui m'intriguais et qui portait le titre « c'est vrai et chacun doit le savoir ». J'étais fort étonné par le titre du livre et me demandais en moi-même ce qui pouvait être vrai et que je devais, moi, savoir à tout prix.

Alors, j'ouvris ce livre, avec palpitation et grande curiosité...

J'étais à mille lieues de n'imaginer qu'après la lecture de ce livre ma vie entière allait basculer. Maintenant, rétrospectivement, je m'en rends compte et je loue Dieu pour les circonstances dans lesquelles il m'a fait trouver le salut en Jésus-Christ.

Le livre comportait de nombreuses images et me présentait l'histoire d'un personnage dont je n'avais jamais entendu parler de toute ma vie : Jésus. Je découvris d'abord la façon dont Jésus fut conçu dans le ventre d'une vierge nommée Marie, par la vertu du Saint Esprit, comment il naquit à Bethléem, dans une petite étable, parce qu'il n'y avait pas assez de place pour lui à l'hôtel. Je vis Jésus grandir rempli de sagesse et d'intelligence parmi les hommes, je le vis jouer avec les autres petits-enfants de son âge et discuter avec les chefs religieux de son époque, alors qu'il n'avait que douze ans.

Ce livre m'accrochait vraiment, il était intéressant et ne ressemblait, rien qu'à son début, à aucune des histoires que je connaissais. Je poursuivis la lecture.

Puis, je vis Jésus commencer à parler de Dieu et du royaume de Dieu à l'âge de 30 ans, parcourant à pied villes et villages en compagnie de disciples qu'il avait personnellement choisis. Il parlait avec une autorité qui arrêtait net ces ennemis. Il accomplissait de nombreux prodiges, guérissant toute sorte de maladies physiques, purifiant les lépreux, rendant la vue aux aveugles, faisant marcher les boiteux et ressuscitant les morts. À mesure que je lisais, j'étais frappé par Jésus, par tout ce qui faisait, par son caractère à la fois fort et doux, par la compassion et l'amour dont il était toujours animé. Jésus me fascinait réellement, mon cœur était comme rempli d'une admiration respectueuse, d'un sentiment nouveau qui me poussait étrangement vers Jésus. Plus qu'une simple admiration...

Puis vint le moment de la crucifixion. Malgré tous ses gestes de bonté, Jésus fut condamné à mort quoique innocent. Quand je lus qu'il fut frappé par les soldats romains qui le maltraitèrent d'une façon ignominieuse, j'éprouvais une sorte de souffrance intérieure. Jésus ne répliquait jamais. Il n'y avait pas la moindre trace d'amertume, de colère ou de ressentiment. Qu'est-ce qu'il pouvait penser, ce Jésus, au fond, devant tous les traitements injustes qu'on lui infligeait ?

Mais l'histoire n'était pas finie. Après qu'on l'a battu à coup de fouet, son visage ensanglanté et tout son corps meurtri, il fut condamné à être crucifié à la croix à la place d'un brigand.

J'étais tremblant d'émotion, tout en moins pressant tel horrible châtiment et ressentait la douleur extrême de Jésus.

À Golgotha, on lui enfonça des clous dans ces deux mains ainsi que dans ses pieds... Je me revoyais la scène : les soldats qui prenaient le marteau et qui tapaient sur les clous de toutes leurs forces avec une rage convulsive, Jésus devait crier de douleur. Jésus était ainsi cloué à la croix, lui pourtant juste, sans faute.

Quand je découvris la parole ultime que Jésus dit, en face de ses bourreaux, « Père, pardonne leurs car ils ne savent pas ce qu'ils font », mon cœur éclata comme si un gros rocher venait fracasser une montagne de granit en mille morceaux. Comment pouvait-il pardonner ? Il fallait aimer comme Dieu pour aimer comme Jésus.

Jésus mourut, lui qui avait fait pourtant quantité de miracles. Il mourut haït de tous sans commettre le moindre tort à quelqu'un. Mais même à la croix, il pardonna. J'étais bouleversé, déchiré par les larmes. À cet instant, je pouvais comprendre le désespoir de ses disciples qui l'avait toujours vus plus fort que tout : la maladie, les accusations, la mort.

Un poids énorme était sur mon cœur, les larmes perlaient surtout mon visage. Quelque part en moi, je comprenais que Jésus ne devait pas mourir, parce qu'il n'avait rien fait de mal. À ce moment-là, j'ai réalisé que toutes les choses mauvaises de mon cœur, mes mauvaises actions auraient fait mal à Jésus, lui qui était si pur, si amour. Je réalisai subitement toute la bassesse de ma vie comparée à la grandeur de la vie de Jésus. Je pouvais me sentir misérable devant l'injustice que Jésus a subie sans mot dire et son abnégation totale, sa volonté de pardonner ses ennemis, son abnégation et le don de sa vie. C'est en regardant en effet à Jésus que l'on se voit tout à coup si vide, si orgueilleux, si avide, si cupide, si peu enclin à aimer surtout...

J'étais en larmes, touchée par l'acte d'amour gratuit de Jésus. Mais ce Jésus si puissant était mort.

Continuant toujours la lecture, je découvris alors que quelques jours plus tard, Christ revint à la vie. Arrivé à cet endroit, mon cœur bondit de joie. Et quand je lu que Jésus avait accepté de mourir pour moi à la croix, pour ôter mes péchés, et me donner la vie abondante par une relation retrouvée avec le Père, mon être entier sut pertinemment que tout cela était vrai. Pour la première fois de ma vie, une paix inextinguible enflamma mon cœur bouillonnant de larmes de joie. L'Esprit de Dieu me donnait la conviction à l'instant même que ce que j'avais toujours recherché sans vraiment le savoir, c'était le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu lui-même qui seul peut combler le vide dans le cœur de l'homme, selon les paroles de Saint-Augustin. Tremblant, saisi de larme convulsives profondes, d'un sentiment de repentance, je ne pouvais que me jeter dans les bras de ce Jésus qui donna sa vie pour moi. C'est ainsi que je m'agenouillais : « Seigneur Jésus, je crois de tout mon cœur que tu es mort pour moi, et que mes péchées sont pardonnées grâces à ton sacrifice. S'il te plaît, maintenant change mon cœur, je veux t'accepter et te suivre. »

Ponia (cambodgien)

 

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Dernière modification : 14 mai 2001